« Et/ou » : maintenant acceptée par l'OQLF
Après l'avoir critiquée durant des années, l'OQLF accepte désormais l'utilisation de la tournure et/ou.
Cette expression de coordination est un emprunt à l'anglais « and/or ». Apparu dans les années 1900, le terme se retrouvait essentiellement dans les domaines juridique et technique. Au fil du temps, il est devenu de plus en plus populaire dans les publications non spécialisées.
Étonnamment, cette expression est contestée même dans les grammaires anglophones !
Bon nombre de linguistes des deux langues ne voient d'ailleurs toujours pas l'intérêt de l'adopter dans des textes littéraires ou administratifs.
En effet, le ou peut exprimer aussi bien :
- le choix entre deux termes ou deux idées : « Lors de notre prochain voyage, nous irons (soit) en Croatie ou (soit) en Allemagne. »;
- que l'addition : « ... dans des textes littéraires ou administratifs » (dans les uns, dans les autres, ou dans les deux).
L'OQLF explique son changement de perspective de la façon suivante :
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« Prévoir démissionner » ou « Prévoir DE démissionner »?
Doit-on écrire : « Zuckerberg ne prévoit pas de démissionner » ou simplement « Zuckerberg ne prévoit pas démissionner »?
Selon Antidote, l'utilisation de prévoir + infinitif (sans le de) est une tournure particulière au Québec. Le logiciel suggère d'employer prévoir de faire quelque chose de la même façon que l'on écrit envisager de faire quelque chose.
La Banque de dépannage linguistique de l'OQLF présente un point de vue différent sur le sujet :
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« Addiction » - Anglicisme ou pas?
Voilà un terme pour lequel il existe des différences majeures quant à son acceptation entre la France et le Québec.
Précisons d'abord qu'il s'agit d'un emprunt intégral à l'anglais, tout comme l'adjectif addictif.
Cela dit, en France, le mot addiction est utilisé couramment. Il est répertorié dans les dictionnaires comme faisant partie de l'usage, sans être considéré comme un anglicisme.
Employé d'abord en médecine et en psychologie pour évoquer une dépendance à des substances (tabac, alcool, drogues) ou à des comportements potentiellement nocifs (jeux, achats compulsifs, déviances, etc.), il s'est répandu largement dans les médias.
Au Québec, l'OQLF considère toujours ce mot comme un anglicisme, et lui préfère le terme dépendance qui décrit exactement le même phénomène.
Pour plus de détails, voir la fiche suivante : http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?T1=addiction&btn_chercher=CHERCHER&id=5311.
Nouvelle proposition de traduction de « Fake News »
« Fake News » : un terme que le président américain a rendu viral à force de l'utiliser dans chacune de ses conférences de presse.
À peine deux ans après son apparition, cette expression a atteint les 40 millions d'occurrences dans l'outil de recherche Actualités de Google!
L'OQLF a donc publié récemment une fiche dans laquelle elle propose tout simplement « fausse nouvelle » pour traduire ce concept défini ainsi :
« Publication qui imite la structure d'un article de presse, qui comprend à la fois des renseignements véridiques et des renseignements erronés. Les fausses nouvelles sont créées pour diverses raisons : elles peuvent servir à générer du trafic sur les sites Internet qui tirent leurs revenus de la publicité, à favoriser un parti politique au détriment d'un autre ou à entacher la réputation d'une personnalité publique, par exemple. Dans tous les cas, elles sont conçues pour tromper le lectorat. »
Le 4 octobre dernier, la Commission d'enrichissement de la langue française a pour sa part proposé l'intéressant néologisme [...]
Peut-on « contre-attaquer à » comme le laissent croire ces deux titres?
Est-il possible de « contre-attaquer à l'intimidation économique »?
Ou encore de « « contre-attaquer à Trump »?
La réponse, toute simple, est non. Pourquoi?
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