Pourquoi prononce-t-on les mots « second/seconde », « seconder » et « secondaire » comme s'ils étaient écrits « seGond/seGonde », « seGonder » et « seGondaire »?
L'explication nécessite un petit plongeon historique.
Jusqu'au 18e siècle, le mot second s'écrivait de plusieurs manières, la plus fréquente étant « segond ».
Puis, après la Révolution française, est apparu un fort mouvement visant à faire du français la seule langue nationale. (Précisons qu'il y avait à cette époque 30 patois différents en France, dont le normand, le picard, le wallon, le flamand, le champenois, l'auvergnat, le poitevin, le limousin, le provençal, le languedocien, le basque, etc.).
Les lexicographes se sont alors mis à unifier l'orthographe et la grammaire afin qu'elles soient les mêmes dans toute la France.
Ils ont choisi d'écrire second en accord avec l'étymologie du latin secundus, qui signifie qui suit. Cependant, la prononciation n'a pas bronché, probablement parce qu'en français, il est plus facile de dire « segond » que « second » et - qui sait! - peut-être pour éviter toute ambigüité* entre « seCond » et « ce con »...
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À noter : la différence entre les adjectifs numéraux « second » et « deuxième », selon la Vitrine linguistique : « Encore aujourd’hui, certaines grammaires recommandent d’utiliser deuxième lorsque l’énumération comporte plus de deux éléments, et second lorsqu’elle n’en comporte que deux. Cette distinction, qui n’est pas obligatoire, est plus souvent observée dans la langue soutenue, notamment par souci de précision. »
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