Quelle publication a raison?
Faut-il écrire « le pass » (sans e), « le passe » (avec un e final) ou le « passeport » sanitaire (ou vaccinal), lorsque l'on évoque l'attestation prouvant qu'une personne a été vaccinée deux fois plutôt qu'une?
Oublions d'emblée le « pass sanitaire » qui est directement calqué de l'anglais « sanitary pass ».
Pour les deux termes restants, les avis divergent selon de quel côté de l'Atlantique on se situe.
En France, la Commission d'enrichissement de la langue française a jugé que le terme « un passe » est acceptable. Elle le définit ainsi : « Carte permettant à son détenteur de franchir un contrôle après avoir été identifiée par l'organisme émetteur, et à ce dernier de vérifier la validité des données, de gérer le compte du détenteur et de recueillir diverses informations. »
Les linguistes de l'Office québécois de la langue française (OQLF) ne sont pas d'accord :
« On doit éviter d'employer le mot passe pour désigner une carte ou tout autre objet permettant d'entrer quelque part, d'assister à un spectacle ou d'utiliser un service. Ce sens du nom passe [...] s'applique au nom anglais pass. Dans ce sens, on remplacera passe, selon le contexte, par billet de faveur, carte (d'abonnement, d'autobus, de métro, etc.), coupe-file, invitation, lettre ou carton d’invitation, laissez-passer, permis (d'entrer, de circuler, etc.) ou permission.
Dans le contexte de la Covid, l'OQLF suggère l'un ou l'autre des termes suivants :
- passeport vaccinal
- passeport ou laissez-passer sanitaire
- passeport immunitaire
Le Figaro et Le Journal de Montréal ont donc titré correctement.